Le
djihadisme: mélange
explosif entre narcissisme et vengeance
Plutôt
qu’une conversion à la
religion d'Allah, le djihadisme est
un processus qui amène
l’individu à l’accomplissement
de ce que nous appelons « identité au
négatif ».
Avec cette définition,
nous nous référons
à une
opération qui voit se croiser et
s'imbriquer deux éléments :
l’abdication de la pensée
critique en faveur d’une
adhésion totalisante à une
idéologie. Ce processus ne fait que combler
une manque d'identité saine,
c'est-à-dire celle d'un individu qui a
surmonté la
phase narcissique de l'enfance. Cette conversion n’aboutit
pas forcement au djihadisme, elle peut
rester latente, comme c'est le cas de certains sujets psychotiques dont la
psychose n'éclate jamais.[1]
L’élément
qui déclenche ce processus vers l'adhésion totalisante à l'idéologie
djihadiste est la vengeance, en l’occurrence celle liée
à l' « idéal
blessé musulman » défini
par le psychanalyste Fethi Benslama. Ce dernier affirme également que «
loin
d’appartenir au passé ou
à quelconque
retour intégral de la religion, l’idéologie
de “l’islamisme” est
l’expression moderne de la décomposition
de l’institution religieuse et d’une
nouvelle composition idéologique,
un nouveau mythe identitaire » (BENSLAMA,
2014: 316).[2]
Pour cette raison, nous pensons que le coeur du djihadisme n’est
pas à rechercher dans l’Islam,
mais plutôt
dans les mécanismes
psychiques qui peuvent le transformer en fanatisme destructif.
Une vengeance qui se voit légitimée
Cette contribution s’articule
autour de l’analyse
d’une vidéo
de propagande djihadiste postée
en langue originale (l'arabe) et mise en ligne sur Internet le 12 mars 2013 par
la société de
production al-Manārah
al-Bayḍā’
(Le phare blanc) de Jabhat al-Nosra.
Ce dernier est un bloc armé d'idéologie
salafiste-djihadiste, créé en
2012 par al-Joulani, devenu l’un
des plus importants groupes rebelles contre le régime
syrien. Il possède
une stratégie
de communication de plus en plus élaborée
sans pour autant dépasser
celle de son rival Daesh, auquel il refuse l'allégeance. Sa propagande s’articule
autour d’un
discours révolutionnaire
en opposition au régime
de Bachar et de son allié Occident
et dont l'objectif est d’apparaître
comme le seul groupe capable de ré-établir
la justice et la dignité dans
les terres du Levant grâce
d'abord à la
victoire sur ses tyrans à travers
le djihad et, après, à l’établissement
de la Charia.
Cette vidéo
est la dixième
d’une série
dédiée
spécifiquement à l'‘Amaliyya
istišhâdiyya[3]
(opération martyre)
; ce qui montre l’importance
de ce genre d’opérations
dans la stratégie
de communication de Jabhat al-Nosra.
La vidéo
-d'une durée
de 11 minutes- s’ouvre
sur la phrase « bismi
Allah ar-Rahman ar-Rahîm» (Au
nom de Dieu Clément
et Miséricordieux), formule qui introduit
toutes les sourates du Coran. Elle est la première
de toute une série
d'éloges à Dieu
et de versets coraniques, lesquels -comme on le verra- occupent une place très
importante dans l’ensemble
de la vidéo
en question. L’usage
de cette rhétorique
religieuse a pour objectif de légitimer l’acte
mis en avant dans la vidéo
de propagande, comme pour indiquer que ce que l’on
voit (l'opération
martyre) est écrit
dans le Coran même, qu’il
fait partie de l’Islam, qu’il
est voulu par Dieu. Par conséquent,
il est ‘justifié’ sinon
‘souhaité’.
L’Islam ici est donc mis au service de
la construction d’une
nouvelle identité,
qui bénéficierait
d’une légitimité sacrée
(BENSLAMA, 2014 : 111)[4].
Ensuite, se succèdent
des images d’explosions
provoquées
par le régime
syrien dans différentes
villes (Idleb, Damas, Hama et Alep) accompagnées
d'un ‘hymne à
la
guerre’ :
une ‘musique’
rythmée
et répétitive.
Il s'agit d'un «
nasheed
»,
chant poétique
sans accompagnement musical, adapté
à
la
cause djihadiste. Le musicologue Luis Velasco-Pufleau démontre
l'importance des «nasheed
»
dans
la création d'une ‘culture
du djihad’.
De fait, ils «
peuvent
devenir les symboles collectifs d’une ‘communauté
imaginaire’
de djihadistes, remémorer
les martyrs, construire une mémoire
ou un imaginaire commun, réguler
les émotions des combattants ou ritualiser
la violence».[5]
La cadence rituelle de ce chant polyphonique suggère
le caractère
‘sacré’
des
paroles et des images qui les accompagnent. De fait, les éléments
visuels et auditifs ont pour objectif de susciter une forme d’excitation
sensorielle auprès de téléspectateurs,
de mobiliser la dimension affective. Tous les choix de la composition de la vidéo
sont mis au service d'un but précis :
celui de persuader le public de la justice de la cause et également
de l'exhorter à
en
faire partie.
Suit le titre Bidâyat
an-Nihâya
10 (Le début
de la fin [épisode
numéro] 10) et, ensuite, un sous-titre sur
fond noir : « La
plus grande opération
de martyr en Syrie, avec un camion chargé de
20 tonnes d’explosif
; une bataille pour la vengeance de nos familles de ‘Albah
et de al-Haṣawiyya.
Dans ces deux villes, le pouvoir a tué des
centaines de musulmans. Opération
martyre, caserne militaire pour l’entraînement,
petite ville de Homs ».
Rien n'est dû au
hasard
La séquence
dominante dans la vidéo
est celle qui nous montre le protagoniste de la future action suicidaire qui
nous explique les raisons de son acte et qui lit ses testaments adressés
à la
famille et aux musulmans. Il est filmé en
extérieur, assis sur un lit bas dans un
espace neutre, ce qui invite le spectateur à se
concentrer sur ses déclarations
lues à haute voix. Seul le drapeau de Jabhat
al-Nosra peut aussi attirer notre attention, symbole d’un
idéal partagé.
Une autre partie particulièrement
remarquable est celle où
le
‘martyr’
salue
ses compagnons. Après
la bénédiction
de l’interviewer, une minute sera entièrement
consacrée
aux embrassades.
L’efficacité de la vidéo
repose sur la combinaison de trois registres différents
qui donnent à l’‘opération martyre’ cette
impression de logique, de justification, d’inéluctabilité,
de vérité : la volonté de
Dieu ; la dimension de guerre qui permet tout ; la dimension communautaire du
groupe qui partage la même
idéologie. De plus, le vidéaste maîtrise
bien les outils de communication ; il alterne l'appelle aux deux dimensions
constitutives de l’être
humain : la part rationnelle et la part inconsciente. La croyance se situe ici
dans le premier
registre ; de fait, quand le protagoniste parle de Dieu, de Sa parole et de Sa
volonté, il est extrêmement
sérieux, ferme et rationnel. Au
contraire, quand il parle avec ses amis (dimension réelle,
terrain), on est dans une atmosphère
sentimentale et affective, soulignée
par un «
nasheed
»
mélancolique.
Mettre du rationnel sur l'affectif [croyance] et de l'affectif sur des faites
[réalité]
est une des stratégies
de manipulation utilisées
dans cette propagande : le message qui passe, finalement, est qu’il
est normal d’être
triste de perdre un ami, un frère,
un fils, mais que, si l'on surmonte cette limite humaine on parvient au vrai
bonheur, celui propre du divin.
L’effet
placebo de l’au-delà
D’un
point de vue structural et sémantique,
certains mots sont plus intéressants
que d'autres. De fait, il s’agit
de paroles qui véhiculent
des notions récurrentes
du début à la
fin de cette vidéo.
Certaines, en particulier, sont tellement répétées que l’on
croirait entendre la récitation
d’un mantra. C’est
le cas du mot Allah (Dieu/Seigneur), présent
plus de 50 fois. Cette répétition
semble avoir une double fonction : celle d’auto-conviction
pour le protagoniste qui se persuade ainsi du bien fondé de
son action ; et celle du mantra qui plonge le public dans la dimension mystique
de la mission.
Une autre parole qu’il
faut souligner est al-janna (paradis) auquel d’autres
encore sont reliées.
On assiste à la
forte conviction de l’existence
de l’au-delà,
car c’est Dieu qui le promet dans le Coran. Cette
profonde croyance permet d’avoir
le courage de perdre sa propre vie car il
ne s’agirait pas d’une
vraie mort mais, au contraire, de l’accès direct à la
vraie vie. Le mujâhid
(celui qui mène
le combat du djihad) s’appuie
sur la conviction d’être un šahîd
(martyr), autre mot fondamental. Dans le Coran, on trouve des sourates comme
celle-ci : « Et
ne dites pas de ceux qui sont tués
dans le sentier d’Allah
qu’ils sont morts. Au contraire, ils sont
vivants, mais vous en êtes inconscients.» (Coran
: II, 154).
Le détail
sur lequel il faut maintenant s’arrêter
est que ce qui dans l’histoire
de l’Islam était
un vrai sacrifice, c’est-à-dire
le choix extrême
de se faire tuer plutôt
que d’abjurer, devient aujourd’hui
un choix prémédité -un
suicide-, une stratégie
qui prévoit également
l’homicide. D’ailleurs,
dans la tradition de l'Islam le suicide est absolument interdit. L’existence
humaine est, en fait, considérée
sacrée, comme on peut le retrouver
plusieurs fois dans le Coran (XVII, XXX et passim) car la vie fait
partie de la création
: elle est le don le plus important que Dieu ait fait aux êtres
humains. Le suicide est donc condamné car,
en anticipant la décision
de Dieu, on contrevient à Son
dessein.[6]
Provoquer sa propre mort serait comme nier le fait que l’existence
est fille de la volonté de
Dieu et attribuer à l’homme
le pouvoir sur celle-ci, alors que « personne
ne peut mourir que par la permission d’Allah,
et au moment prédéterminé » (Coran
: III, 145). Le mot ‘martyr’ a
donc adopté une
nouvelle signification : « En
ce sens, il y a la subversion de la tradition, puisque le martyr n’est
plus subordonnée
au combat (jihad), mais l’inverse
».[7]
La mégalomanie en acte
Le
protagoniste de la vidéo insiste
plusieurs fois sur
le fait qu’il
faut être patients et pieux ; il invite à agir
et à ne pas être
faible, à être
un vrai homme, ou mieux, un vrai musulman. On retrouve ici le concept de « surmusulman
» proposé par
F. Benslama,
c’est- à-dire
la « position subjective dans laquelle un
musulman est amené à surenchérir
sur le musulman qu’il
est par la représentation
d’un musulman qui doit être
encore plus musulman »
(BENSLAMA,
2014 : 35-36).[8]
D’une certaine manière,
on trouve dans ce concept le désir
de s’affirmer en tant qu’homme
‘viril,’ en
tant que vrai ‘chevalier’ de
la foi qui a le pouvoir divin : «
La version violente de l’islam
devient, dans cette perspective, l’islam
viril » (KHOSROKHAVARD, 2003 : 310).[9]
Le « surmusulman » serait
donc un super-homme qui renverse le but de la vie en faisant confluer dans un
seul objectif -sa mort et celle de ses ennemis- le sens de son existence.
Une autre répétition
importante (20 fois) est
celle de l’adjectif
« le
tout-puissant » adressé à Dieu,
mais que le mujâhid
s’approprie en tant que son serviteur. Nous
assistons alors à un
délire de grandeur : il s’adresse
à Dieu
mais, en réalité,
le sujet se cache derrière
en ayant l’illusion
d’être un héros
qui décide de son destin et de celui des
autres. Il se trouve donc dans une dimension de grand narcissisme, dont les
conséquences seront magnifiées
par les médias,
en arrivant à transformer
la haine de l’autre
en une identité supérieure
propre : il devient, comme dit le sociologue F. Khosrokhavard, une «
star négative ».
Pour résumer
ce concept nous utiliserons l’histoire
symbolique racontée
par le théologien
Lessing : Dieu apparaît
à un
sage en lui demandant de choisir entre la main droite, qui détient
la vérité,
et la main gauche, qui détient
la recherche de la vérité.
Le sage choisit la main gauche car il sait que la possession de la vérité est
la prérogative de Dieu. Le djihadiste n’est,
dans cette logique, pas quelqu’un
qui suit la pensée
de Dieu mais qui s’y
substitue. Il choisit la main droite.
D’un
cas clinique à une
folie collective
La dimension communautaire est
fondamentale dans ce processus qui conduit à ‘l’opération martyre’.
Le protagoniste s’adresse,
en fait, à ses
« frères
».
Ce dernier mot a plusieurs nuances ; il est utilisé dans
le sens d’appartenance
à la
même religion : ils sont tous égaux
face à Dieu, ce qui donne un sens d’égalité,
de justice et d’affranchissement.
En outre, il y a une dimension commune à tous
les êtres humains : la force de la « oumma
»
(la
communauté).
Elle est particulièrement
présente au moment où le protagoniste salue ses compagnons dehors ; de fait,
on y voit, en arrière
plan, des vêtements
étendus
en train de sécher
qui suggèrent
la dimension familiale du groupe . Celui-ci donne force, courage et affection,
et l'action de sacrifice, comme elle est partagée et
soutenue, prend une dimension de preuve, de démonstration
et de puissance.
L’appartenance
à un
groupe est fondamentale pour conférer
un statut, une identité.
Par l’adhésion, le mujâhid
acquiert un rôle,
il rejoint une humanité nouvelle
et la cause sacrée
rend possible la transformation de la ‘simple’ mort
personnelle (suicide) en un geste héroïque pour la communauté,
pour laquelle le martyr devient un ‘modèle’ à suivre.
Quand une conviction est partagée,
elle renforce l’idéologie,
ce qui amène
les interlocuteurs à voir l’action
du protagoniste comme une «bénédiction
de Dieu » -mots
utilisés
par le protagoniste de la vidéo-
jusqu’à l’envier.
D’autres
expressions amplifient le sentiment qu’il
est investi d’un
rôle grandiose ; comme il le dit au début,
il est « honoré » car
il est un élu.
Il devient une sorte de ‘Saint’ sur
Terre, un ‘mythe’ qui
n’est pas l’expression
d’un simple discours de retour ou de
restauration d’une
doctrine religieuse mais celle d’un
mythe moderne nouveau, sans équivalent
dans l’histoire de l’Islam.
À
la
base du mécanisme
de la force de la foule, S. Freud nous révèle
qu'il y repose, encore une fois, un processus
narcissique :
les individus ont mis le même idéal à la
place de leur idéal
du moi[10],
ce qui leur permet de s’identifier
les uns aux autres.[11] Cela permet donc au fanatisme de devenir une folie
partagée. Comme le
remarque le psychanalyse G. Haddad « un
fanatique isolé, comme un raciste isolé, relève de la psychiatrie. Mais l'appartenance à un groupe lui
permet d'acceder à une dignité supérieure, celle d'avoir un rôle politique, voire d'infléchir l'Histoire ». (HADDAD, 2015 : 23).[12]
Le danger de la perfection
Mais
quel est cet idéal
qui unit les adhérents
à l’offre
djihadiste ?
C'est l'idéal de la
perfection, perfection dont les adhérents seront investis et qui leur permet de s'élever au-dessus
des autres. Cet idéal vient du refoulement de la finitude humaine, en
d'autres mots, de la mort. Il révèle de l'absence d'un statut subjectif adulte et renvoie à la phase
narcissique où l'enfant était en fusion parfaite avec la mère. Ce délire de grandeur, qui apporte un sentiment de jouissance
et de toute-puissance, est le produit de la conviction illusoire de pouvoir
accomplir cet idéal de perfection et de pureté (propre à l'obsessionnel). L'ajout de la soif de vengeance liée à une situation de
catastrophe humanitaire réelle produit le mélange explosif du djihadisme.
Ce dernier se révèle
alors séduisant
dans le sens où il propose cet idéal de l’ « unité »,
laquelle, par ailleurs, serait l’unique
vérité ;
ce qui le transforme en un dogme qui enferme et cristallise la pensée.
C'est une idéologie qui déplace
le problème
subjectif identitaire à l’extérieur
-l’infidèle,
l’Occident, le mal- lequel devient un concept
abstrait et tellement universel qu’il
en arrive à coïncider avec l’être
humain. De fait, il n’y
a pas de véritable
objectif mais apparaît
une attraction pour la destruction en soi ; au final, cet ennemi n’existe
pas, c’est l’être
humain même
qui est visé,
djihadiste inclus.
La revendication d’un
‘vrai’ Islam
est en fait un délire
de toute-puissance, le produit d’une
mégalomanie sans limites qui cherchera
toujours à être
« plus
» (plus
pure, plus vraie, plus authentique) qu’avant
et c’est justement l’inexistence
de cette « oumma »
utopique
qui leur donne un sentiment de supériorité spirituelle
: celle des ‘élus’
face
aux esclaves de ceux qui n’arrivent
pas à comprendre le vrai sens de la religion
d’Allah.
Cet accomplissement figé narcissique
n’est donc, au fond, rien d’autre
que l’incapacité d’accepter
sa propre nature humaine. Cet oubli de
soi-même au nom d’un
idéal de perfection ne peut donc être accompli qu’en
niant et détruisant
la réalité imparfaite
de ce monde. Le djihadisme est, en ce sens, l’apothéose
du narcissisme primitif ; cela va jusqu'à l’annulation
de soi dans l’Autre,
ce qui, puisqu’impossible à réaliser,
ne peut déboucher
que sur la mort.
Cette vidéo
témoigne d’une
situation dramatique de guerre qui s’appuie
sur une idéologie
qui donne, d’une
manière radicale, un sens : le choix de la
mort devant le sentiment d’impuissance
face à la réalité de
la vie. La frustration et la haine vis-à-vis
du sentiment d'injustice ressentie sont assouvies en mettant à mort
ceux que le martyr identifie comme les causes de son malheur ; de sorte que
devient possible l’affirmation
de soi : « D’une
certaine manière,
le martyr réussit
à rendre
possible l’individuation
dans la mort » (KHOSROKHAVARD,
2003 : 84)[13]
.
Si au narcissisme on ajoute la
vengeance on obtient ce mélange explosif qui s'appelle
djihadisme car on agit «
pour
la cause de Dieu » mais
il y a une raison concrète
et réelle (la vengeance face à
l'horreur
de la guerre). On peut dire que les djihadistes arguent leur croyance en Dieu
-le juste- pour se venger d’une
cause effective. C’est
justement la conjonction de folie et de réalité qui
crée le problème.
En fait, « le
mélange du mythe et de la réalité historique
est plus toxique que le délire» (BENSLAMA,
2016 : 53).[14]
Bibliographie
•
BENSLAMA Fethi,
2016. Un furieux désir
de sacrifice. Le surmusulman, Paris, Seuil.
—, (dir.), 2015. L’idéal et la Cruauté. Subjectivité et politique de la radicalisation, Fécamp, Lignes.
—, 2014. La guerre des subjectivités en islam, Fécamp, Lignes.
• BRANCA
Paolo, 2000-2001. « La
morte nella tradizione islamica »,
Quaderni Asiatici, n. 55-57.
• FREUD
Sigmund, 1921 éd.
2014. Psychologie des masses et analyse du moi, Paris, Points.
•
HAMIDULLAH Muhammad (traduction),
s.d. Le noble Coran et la traduction en langue française de ses
sens, Arabie Saoudite, Complexe Roi Fahd.
•
HADDAD Gérard, 2015. Dans
la main droite de Dieu. Psychanalyse du fanatisme. Paris, Premier Parallèle.
•
KHOSROKHAVARD Farhad, 2003. Les
nouveaux martyrs d’Allah, Paris, Champs
Flammarion.
•
VELASCO-PUFLEAU Luis, 2015. « Après les attaques
terroristes de l’État islamique à
Paris. Enquête sur les
rapports entre musique, propagande et violence armée », Transposition.
URL : http://transposition.revues.org/1327 ; DOI :
10.4000/transposition.1327 [dernière consultation
mars 2017].
[1] Cf. Gérard Haddad, Dans la main droite
de Dieu. Psychanalyse du fanatisme, Premier Parallèle, Paris, 2015.
[3] Istišhâd est un
substantif qui, en arabe, signifie ‘martyr’. Il est
remarquable que sa forme verbale existe seulement à la forme passive (ustišhida). La langue témoigne de ce que
la conception du martyr est celle de « subir le martyr pour la foi » et non de celle de le provoquer, en tuant, de plus, les autres. Cf. Roberto
Traini, Vocabolario arabo-italiano, Rome, Edizione Istituto per
l'Oriente, 2012, p. 702-703.
[5] Luis
Velasco-Pufleau, « Après les attaques
terroristes de l’État islamique à Paris. Enquête sur les
rapports entre musique, propagande et violence armée », Transposition, mis en ligne
le 15 décembre 2015.
URL :
http://transposition.revues.org/1327 ; DOI : 10.4000/transposition.1327 [dernière consultation
mars 2017]
[6] Cf. Paolo Branca, « La morte nella tradizione islamica », Quaderni Asiatici, n. 55-57,
2000-2001.
[10] l' « idéal du moi » est le coeur de
l'identité de l'individu
et il se forge dans les premiers mois de la vie de l'enfant. Il est l' « instance de la
personnalité résultant de la
convergence du narcissisme (idéalisation du moi) et des identifications aux
parents, à leurs
substituts et aux idéaux collectifs.
En tant qu’instance différenciée, l’idéal du moi
constitue un modèle auquel le
sujet cherche à se conformer. » Cf. S. Freud
cité en J. Laplanche
et J-B. Pontalis, Vocabulaire de la Psychanalyse, Paris, PUF, 2007, p. 184.
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